L’activation du système immunitaire est souvent associée à une réaction inflammatoire. Les cellules immunitaires libèrent des médiateurs de l’inflammation, tels que les cytokines, pour signaler à d’autres cellules d’intervenir.
L’inflammation fait partie intégrante de la réponse immunitaire, et son contrôle est essentiel pour éviter les dommages aux tissus et la suractivation du système immunitaire.
Une réponse immunitaire robuste et une inflammation contrôlée sont essentielles, mais elles peuvent également générer des radicaux libres et des espèces réactives de l’oxygène, qui sont des molécules instables et potentiellement dommageables pour les cellules.
Pour maintenir un système immunitaire sain tout en minimisant les effets néfastes de l’inflammation, il est important d’apporter des solutions anti-oxydantes. Ces solutions consistent en des nutriments et des composés qui neutralisent les radicaux libres, réduisent le stress oxydatif et contribuent ainsi à préserver la fonction immunitaire et à réduire les risques de maladies inflammatoires.
Mais tout d’abord, une explication rapide de ce qu’est le système immunitaire. (1)
Le système immunitaire humain peut être divisé en deux composantes principales : l’immunité innée et l’immunité adaptative. Chacune de ces composantes a des rôles spécifiques dans la défense du corps contre les infections.
Immunité innée : L’immunité innée est la première ligne de défense de l’organisme. Elle est présente dès la naissance et fournit une réponse immédiate aux agents pathogènes. Cette réponse est générale et non spécifique, ce qui signifie qu’elle cible une large gamme d’envahisseurs.
Les composants clés de l’immunité innée comprennent les barrières physiques comme la peau et les muqueuses, ainsi que des cellules spécialisées telles que les macrophages et les neutrophiles. Ces cellules peuvent rapidement détecter les signes d’une infection et lancer une réponse inflammatoire pour éliminer les envahisseurs.
En résumé…
L’immunité innée agit rapidement et de manière non spécifique pour combattre une variété d’envahisseurs, tandis que l’immunité adaptative est plus spécifique, crée une mémoire immunitaire et offre une protection à long terme contre des agents pathogènes spécifiques.
Immunité adaptative : L’immunité adaptative, également appelée immunité acquise, est plus spécifique et prend un peu de temps à se développer. Elle est caractérisée par la capacité de reconnaître des agents pathogènes spécifiques et de créer une mémoire immunitaire. Les cellules clés de l’immunité adaptative sont les lymphocytes T et B.
Les lymphocytes T détectent et détruisent les cellules infectées, tandis que les lymphocytes B produisent des anticorps, des protéines spécifiques qui ciblent des antigènes particuliers. L’immunité adaptative permet au corps de se souvenir des infections passées, ce qui signifie qu’il peut réagir plus rapidement et plus efficacement si le même pathogène réapparaît.
La vitamine C
La vitamine C est un micronutriment essentiel pour les humains, possédant de nombreuses fonctions liées à sa capacité à donner des électrons.
Elle agit comme un puissant antioxydant (2) et contribue à la défense immunitaire en soutenant diverses fonctions cellulaires du système immunitaire inné et adaptatif. (3)
Elle renforce la fonction barrière des épithéliums contre les agents pathogènes, favorise l’élimination des radicaux libres dans la peau, offrant ainsi une protection potentielle contre le stress oxydatif environnemental. (4,5,6)
De plus, la vitamine C s’accumule dans les cellules phagocytaires, comme les neutrophiles, et améliore la phagocytose (processus d’ingestion des particules étrangères par les cellules), la production de radicaux oxygénés, et, en fin de compte, la destruction des microbes. (7)
Elle est également nécessaire pour l’apoptose et l’élimination des neutrophiles usés dans les foyers infectieux, réduisant ainsi les dommages potentiels aux tissus.
Une carence en vitamine C entraîne une immunité affaiblie et une plus grande susceptibilité aux infections. (8,9) En retour, les infections ont un impact significatif sur les niveaux de vitamine C en raison de l’inflammation accrue et des besoins métaboliques.
De plus, la supplémentation en vitamine C semble pouvoir prévenir et traiter les infections respiratoires et systémiques. (10)
En bref, la vitamine C joue un rôle essentiel dans le fonctionnement du système immunitaire en soutenant les barrières épithéliales, en améliorant les fonctions des cellules immunitaires et en agissant comme un antioxydant puissant.
Sa carence affaiblit l’immunité, tandis que la supplémentation en vitamine C peut prévenir et traiter les infections.
Activité anti-oxydante
Le sélénium et la NAC (N-acétylcystéine) sont deux composés ayant des propriétés antioxydantes, fondamentales pour réduire la réponse inflammatoire d’une réaction immunitaire.
Le sélénium est un composant essentiel de plusieurs enzymes antioxydantes, notamment la glutathion peroxydase.
Ces enzymes jouent un rôle clé dans la neutralisation des radicaux libres et la réduction du stress oxydatif.
La glutathion peroxydase, en particulier, utilise le sélénium pour convertir le peroxyde d’hydrogène en eau, protégeant ainsi les cellules contre les dommages oxydatifs.
Une étude intitulée “Selenium, Selenoproteins, and Immunity,” réalisée par Joseph C. Avery et Peter R. Hoffmann, explore la relation entre le sélénium, les sélénoprotéines et le système immunitaire.
L’étude démontre notamment comment le sélénium et les sélénoprotéines interviennent dans divers aspects de l’immunité, notamment la réponse inflammatoire, la défense contre les infections et la modulation de la réponse immunitaire. (11)
La NAC (N-acétylcystéine) est un composé qui peut être converti en glutathion, un antioxydant majeur présent dans les cellules. Comme évoqué ci-dessus, le glutathion est essentiel pour neutraliser les radicaux libres et réparer les dommages oxydatifs.
La NAC aide à réduire le stress oxydatif en augmentant les niveaux de glutathion intracellulaire.
Une étude de 2021 explore le rôle multifacette de la N-acétylcystéine (NAC) dans diverses affections caractérisées par le stress oxydatif. En tant qu’antioxydant, la NAC contribue à la protection des cellules contre le stress oxydatif en restaurant les niveaux de gluthation. (12)
De plus, la NAC est utilisée depuis des décennies en tant qu’agent mucolytique, aidant à dégager les sécrétions muqueuses dans les voies respiratoires. Elle rompt les liaisons disulfures des mucines fortement liées, réduisant ainsi la viscosité du mucus.
Le resvératrol est un composé polyphénolique bien connu que l’on trouve dans des aliments tels que les raisins, les mûres, les arachides, la rhubarbe et d’autres plantes.
Il agit sur le système immunitaire en influençant la régulation des cellules immunitaires, la synthèse de cytokines pro-inflammatoires et l’expression génique. À un niveau moléculaire, il cible des protéines telles que les sirtuines, l’AMPK (adenosine monophosphate kinase), le facteur nucléaire-κB, les cytokines inflammatoires et les enzymes antioxydantes. (13)
Plantes adaptogènes
Les plantes adaptogènes telles que le Reishi (Ganoderma lucidum) et l’Astragale (Astragalus membranaceus) ont longtemps été utilisées en médecine traditionnelle, en particulier dans la médecine chinoise, pour renforcer le système immunitaire et promouvoir la santé globale.
Le Reishi est riche en composés bioactifs, dont des polysaccharides et des triterpènes, qui ont démontré des propriétés immunomodulatrices. (14)
Il peut aider à stimuler l’activité des cellules immunitaires, notamment les lymphocytes T et les cellules tueuses naturelles (NK), qui sont essentielles pour la défense de l’organisme contre les infections.
Ce champignon possède également des propriétés anti-inflammatoires. En réduisant l’inflammation chronique, il peut contribuer à un fonctionnement immunitaire plus équilibré.
L’Astragale est réputée pour améliorer l’efficacité de la barrière immunitaire de l’organisme. Elle peut lutter contre les infections en renforçant la première ligne de défense du corps contre les envahisseurs pathogènes.(15)
Elle peut moduler le système immunitaire de manière à le rendre plus réactif lorsque nécessaire tout en évitant une réponse immunitaire excessive.
Le zinc
Le zinc, un micronutriment essentiel, joue un rôle crucial dans l’immunité.
Des recherches approfondies ont révélé que le zinc est impliqué dans la maturation et la fonction des cellules immunitaires, ce qui soutient son rôle dans la protection du système immunitaire. (16)
De plus, cet oligo-élément intervient dans la division cellulaire, la production d’anticorps et la lutte contre les infections. (16)
Des études ont montré que la supplémentation en zinc peut réduire la durée d’un rhume de manière significative. (17)
En plus de son impact sur l’immunité, le zinc est essentiel pour la cicatrisation des plaies. (18) Une carence en zinc retarde la cicatrisation, tandis que la supplémentation accélère ce processus. (19)
Enfin, le zinc agit comme un puissant antioxydant en bloquant l’apparition du stress oxydatif (20) tout en augmentant la capacité antioxydante totale de l’organisme et son taux de glutathion.
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Les défenses naturelles de notre organisme, c’est-à-dire notre système immunitaire, sont la première ligne de défense contre les envahisseurs invisibles responsables de diverses maladies.
Notre corps est constamment exposé à une myriade de micro-organismes pathogènes tels que les virus, les bactéries et les champignons, ainsi qu’à d’autres menaces environnementales.
De nombreux facteurs comme les changements de saisons peuvent affaiblir nos défenses immunitaires. Lorsque les températures chutent à l’approche de l’hiver, nous sommes plus susceptibles d’être exposés aux virus du rhume et de la grippe.
C’est à ce moment-là que le renforcement de notre immunité devient crucial. Les mois d’hiver exigent une alimentation saine et équilibrée, riche en vitamines et en minéraux, ainsi qu’un sommeil de qualité pour soutenir nos défenses naturelles.
Pourquoi sommes-nous plus souvent malades l’hiver ?
Les microbes sont plus actifs par temps froid, et cela peut augmenter notre vulnérabilité aux infections saisonnières. En hiver, les virus du rhume prospèrent à des températures plus basses, tandis que le temps froid peut affaiblir notre système immunitaire, nous rendant ainsi plus susceptibles de tomber malades.